Les mots glissent sur le papier, inertes, mous, inconsistants, pantins désarticulés....
Feuille lisse, aucune aspérité pour les accrocher, les parer, les assembler en une guirlande de lumière, un serpentin de couleur...
Gris, mornes, ils se dispersent comme les cendres d'un trépassé...
Jardin des souvenirs...
Qui se souvient encore, au défilé des jours, qu'ils furent un temps vifs, audacieux, entrainant dans leur valse des tourbillons de rêves...
Aujourd'hui ils tombent sans fard, gisent sans sépulture, sans fleurs ni couronnes, seuls...
Au jardin des souvenirs, pas de plaque, pas de nom, pas de mots, du rien, du néant, de l'oubli...